La technique et les enjeux de l'enseignement
Ingénieur et enseignant quand mes disponibilités le permettent, j'aimerai ici développer ce que j'observe dans l'enseignement du numérique en prenant d'une part du recul sur ma propre formation et l'évolution qui a suivi mais aussi en évaluant les attentes des étudiants dans leur ensemble.
Préambule, je tiens tout d’abord à rappeler que j’enseigne dans une école d’ingénieur depuis 4 ans maintenant, j’ai à ce titre pu fréquenter de nombreux étudiants du post-bac jusqu’au Bac + 5 ainsi que des enseignants de divers départements techniques. De plus, dans mon métier, j’ai été mené à recruter et former de futurs ingénieurs et j’ai pu rentrer en contact avec de nombreux ingénieurs plus ou moins expérimentés au parcours diversifié. La représentation de mon point de vue reste malgré tout limité ; en effet j’ai eu relativement peu de contacts avec le milieu de la recherche académique (quelques conférences sans réelle participation), je n’ai pas non plus de vision d’ensemble de l’industrie et finalement je ne me permettrai pas de parler au nom de qui que ce soit d’autre que moi-même.
Je souhaite donc à la fois partager mon avis pour mener un travail de synthèse mais aussi pour susciter le débat auprès de mon entourage.
Le numérique, l’apprentissage et internet
Comme je l’ai déjà évoqué, mes premiers contacts avec le monde du numérique se sont faits assez jeune et hors de tout cadre académique ; en suivant des tutoriels sur internet et en recollant des morceaux d’informations glanées sur internet. L’avantage principal réside dans le fait de pouvoir très rapidement mettre en oeuvre des éléments techniques, mais cela se fait souvent au détriment de la compréhension profonde des outils. Github, StackOverflow, Site du Zéro (devenu OpenClassrooms), autant de références toujours citées que ce soit dans les forums en ligne que dans les classes, le tout optimisé par l’efficacité des moteurs de recherche.
C’était donc non sans difficulté qu’après quelques heures de bidouillages je suis parvenu à publier mon premier site web. Techniquement rien d’incroyable et surtout des bases très instables. Géré par Apache à l’époque, j’étais bien incapable de comprendre pourquoi la configuration mise en place fonctionnait et encore moins de me rappeler exactement ce que j’avais fait. Allez, soyons fous, un petit chmod -R 777 *
et toutes les pages fonctionnaient correctement. J’envoyais le tout par FTP chez mon hébergeur mutualisé sans vraiment réaliser à quel point cette solution était déjà dépassée à l’époque. Et mine de rien, j’en étais fier.
Chemin faisant, les techniques, les outils et la sécurité ont évolué. À cette époque-là, la plupart des routeurs Wi-Fi étaient par défaut paramétrés en clé WEP, un autre temps donc. Cependant la proportion de tutoriels, services packagés, extraits de codes partagés et autres n’a en rien réduit, bien au contraire. Là où le changement opère, c’est plutôt concernant les bonnes pratiques : aujourd’hui si on cherche comment mettre en place un serveur SSH, ils rappelleront (presque) tous comment améliorer la sécurité en utilisant des clés, en gérant correctement les droits d’accès, etc. En effet, dans un monde où de plus en plus de gens travaillent dans le milieu du numérique et où la moindre faille peut-être massivement exploitée, il n’est pas surprenant de voir une forme de professionnalisation des aides en ligne ; en témoigne la politique de participation de StackOverflow qui est perçue par certains comme élitiste.
Technique et exigences
Qu’en est-il du coup d’entrée ? Je suis à présent très mal placé pour l’évaluer, j’ai l’impression que la qualité des tutoriels et formations s’est nettement améliorée mais je constate que les outils nécessitent de plus en plus de couches pour être utilisés de la meilleure des façons. Cela a pour effet de mettre en abstraction la base technique ce qui a pour avantage de simplifier la mise en oeuvre de certaines fonctionnalités mais de limiter la compréhension globale. Je considère qu’il est effectivement inutile de coder la rotation d’un élément en créant une boucle qui permette de le déplacer pixel par pixel en fonction de sa dimension quand un simple image.rotate('left', speed=1000)
suffit.
D’un point de vue plus industriel, il est aussi très compréhensible de voir apparaître des outils censés simplifier et optimiser la création de contenus dans des domaines très précis. Je pense notamment au web qui représente une part non négligeable de l’activité de programmation dans le monde et qui a vu apparaître un grand nombre de framework (PHP notamment) et des plateformes applicatives toutes plus spécifiques les unes que les autres (Node.js, React, …).
On distinguera donc deux catégories de développement :
- Celle qui nécessite la mise en oeuvre de techniques maîtrisées voire répétitives en utilisant des outils efficaces et évolutifs ; il est alors attendu de la part de l’exécutant une capacité à se former à un nouveau langage ou de nouvelles méthodes/fonctionnalités. Pour citer quelques métiers qui de mon point de vue rentrent dans cette catégorie, j’y vois la maintenance de systèmes type Cloud et les divers services qui en découlent, la publication de sites webs, les applications mobiles, …
- Celle qui nécessite une connaissance des systèmes plutôt que des outils ; ici les profils recherchés ont une expertise suffisamment large pour parvenir à développer les outils de la première catégorie ou concevoir de l’innovation technique. On peut y retrouver le domaine de la recherche, les cryptologues et plus généralement un peu tous les domaines du numérique mais à un échelon de direction technique plus que d’exécution.
Il ne faut pas y voir ici de forme d’élitisme ; ces deux catégories communiquent constamment et dépendent l’une de l’autre. Elles nécessitent initialement la même base, une compétence technique, et il appartient ensuite à chacun de se spécialiser selon son désir d’évolution professionnelle et chaque secteur comporte ses spécificités qui tendent à nuancer leur binarité. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir les développeurs juniors commencer leur carrière dans la première et la terminer dans la seconde. Ce que je souhaite par contre mettre en valeur avec cette opposition, c’est le besoin industriel sous-jacent : la première catégorie cherche une exécution quand la seconde cherche plutôt une innovation. Cet état de fait a une implication sur les attentes en formation initiale.
La situation de l’enseignement supérieur
En France, la mode est au diplôme, les diplômes en sciences fondamentales et applications représentent la 2ème plus grosse part après les sciences humaines alors que la génération la plus diplômée est aussi la plus touchée par le chômage. Je ne suis pas statisticien et je ne m’aventurerai pas à extrapoler les diverses données disponibles sur le site de l’Insee. Cependant je ne peux m’empêcher de voir la surenchère au diplôme d’un œil prudent, tout au plus.
Outre l’évidence même, c’est-à-dire que plus la population est éduquée plus il faudra s’éduquer soi-même pour trouver une place de choix dans la société, cela a plusieurs effets latents sur l’industrie et la société dans son ensemble. En 2017, l’éducation représentait quelques 6,7% du PIB avec en moyenne 11 510€ dépensés pour les étudiants du supérieur. Cette dépense est plus faible que dans certains pays, plus élevées que dans d’autres mais là n’est pas ma démarche. Comment évaluer la rentabilité de cet investissement si ce n’est en le comparant au taux de chômage des nouveaux diplômés ? On constate alors que si la part d’investissement dans l’éducation n’évolue que faiblement (à la baisse actuellement), le taux de chômage, lui, grandit. Vient alors le questionnement de la pertinence des investissements qui y sont faits.
Le pays trouvera-t-il à termes un avantage à former des chômeurs hautement qualifiés ? La question est rhétorique, je n’ai pas les compétences pour formuler une solution pertinente mais si j’y lie mon expérience personnelle dans le domaine technique, je constate que de plus en plus de moyens sont investis pour former des étudiants sans réelle vision de l’industrie, prônant uniquement la valeur finale du diplôme et non des compétences acquises. Le chômage en est un symptôme, celui des bullshit jobs (à prendre avec des pincettes) en est un autre.
L’enseignement généraliste et spécifique
Un développeur a-t-il besoin de connaître la mécanique des fluides pour réussir à déployer son environnement Full-Stack ? La réponse est évidemment non mais il est tout naturel de rétorquer qu’avoir des bases en physique est important pour la culture générale, que peut-être ce développeur sera mené à se réorienter dans un domaine où cette connaissance lui sera utile. Je suis moi-même satisfait de nombre de mes connaissances dont je n’aurai à priori jamais l’usage. Était-il nécessaire pour moi de les acquérir durant mon cursus préparatoire ? Peut-être, peut-être pas, tout dépend alors de mes choix d’orientation. Un ingénieur n’est théoriquement pas un simple développeur, il est la conjonction entre sciences fondamentales et technique.
La pratique est tout autre, nombre d’ingénieurs aujourd’hui se spécialisent dans l’exécution ou la gestion de projet/équipe quand leur formation les destine à un domaine lié à la recherche et au développement. Évidemment, le monde n’est pas qu’innovation, il est nécessaire de trouver des personnes avec des bases techniques ou des connaissances en management. Cependant on ne peut que remarquer que la formation initiale a quelque peu raté sa cible et on peut alors estimer le temps d’étude perdu, pour la société comme pour l’individu, dans le fait d’acquérir des compétences qui ne seront jamais mises en œuvre et donc perdues quelques paires d’années plus tard dans le simple but de s’assurer pour le monde du travail qu’il a en face de lui un jeune diplômé avec la tête bien faite, pour ne pas dire mieux faite que les autres.
On effleure ici un vaste débat sur le gigantesque Ouroboros de l’emploi qui reproche à la fois une baisse de qualité des diplômes et demande en finalité des formations toujours plus prestigieuses aux jeunes travailleurs. Alors à qui la faute, l’œuf ou la poule ? Manque d’investissement dans l’éducation, mauvais professeurs, génération d’assistés nourris à la télé-réalité, monde du travail déconnecté de ces mêmes réalités… Chacun crée son opinion sur la situation en fonction de ses préjugés.
Les miens me font penser aux nouvelles formations du numérique : École 42, formations en ligne, autodidacte. Des parcours remplis d’inconnus, qui n’offrent pas la garantie confortable d’un diplôme reconnu par l’État mais qui offrent malgré tout des débouchés. La curieuse École 42, née d’un industriel souhaitant former les étudiants à un métier recherché, affiche par exemple un taux d’insertion de 100%. Ces performances, je ne peux m’empêcher de les comparer aux écoles d’ingénieur dont je suis issu. Certes, la formation ne nous destine pas au même métier. Mais que peut-on en dire quand, en pratique, le marché de l’emploi met en concurrence ces profils ? Comment justifier d’avoir suivi 5 ans d’études généraliste dans une grande école quand tout ce qui nous distingue de notre collègue est le prestige du diplôme ? La société a-t-elle réellement besoin de milliers d’ingénieurs, les étudiants ont-ils besoin de ce diplôme pour faire le métier qu’ils souhaitent, les écoles forment-elles réellement des ingénieurs ? Impossible d’y répondre, j’aimerai cependant détailler certaines mécaniques que j’ai pu observer concernant le parcours scolaire.
Le dur choix de l’orientation
L’orientation est un sujet finalement assez simple une fois engagé avec succès dans la vie d’adulte mais terriblement effrayant lorsque l’on est parent ou simple étudiant. Ces questionnements débutent dès le collège où il est demandé aux élèves de prendre des décisions sur diverses options et spécialités. La situation a évolué au fil des différentes réformes, mais on conserve cet esprit de Scientifique, Économique et Social, Littéraire. De là, élèves, parents et professeurs vont chacun œuvrer pour orienter l’étudiant vers la place qui lui est dûe. Dans ces réflexions, chacun adoptera un discours biaisé de par le manque de visibilité sur la réalité de l’emploi. Cette situation est parfaitement naturelle, on m’apprenait déjà en primaire que le métier que je ferai quand je serai grand n’existait sûrement pas encore. De là, comment faire le bon choix ? Il existe parmi toute cette masse de réels passionnés aux objectifs clairs, c’était en partie mon cas, mais la plupart des élèves n’auront pas la moindre idée de ce qu’ils s’imaginent faire plus tard. En résultera un compromis entre capacité à suivre une formation selon les enseignants, les perspectives d’emploi selon les parents et l’appétence pour l’étudiant. Un étrange mélange qui se répétera à chacune des étapes de l’orientation.
Comment palier ce phénomène ? Les pistes sont nombreuses, on pourrait par exemple souhaiter une meilleure relation travail-enseignement, ce qui implique plus de formations des enseignants pour qu’ils parviennent à transmettre convenablement des principes récents, notamment à travers la pratique. Dès lors, l’élève aurait une meilleure vision des métiers qui se créent et aurait aussi un panel plus large d’expérience parmi lesquelles créer son appétence. Par exemple, il est surprenant que l’informatique n’est été introduite qu’en 2016 au collège et en 2015 dans le tronc commun du lycée alors que cette filière représente depuis le début des années 2000 un pôle majeur de l’emploi en France. L’enjeu de l’éducation demeure trop essentiel pour la confier aux aléas de la société moderne, il n’empêche qu’un juste milieu existe certainement entre 2 ans d’adaptation ou plusieurs décennies ; car il est important de noter que malgré cette introduction, la génération smartphone demeure relativement peu formée aux nouvelles technologies, quand elle n’en est pas simplement la principale victime.
Les études en école d’ingénieur
Je vais à présent détailler plus précisément mon expérience en école d’ingénieur, que ce soit en tant qu’étudiant qu’en tant que professeur. Cela me permettra également de lier les différents points abordés précédemment.
À l’issue du lycée, je savais que j’aimais jouer avec la technique, je savais que je n’appréciais pas plus que ça l’enseignement théorique et je savais aussi que je n’étais pas un forcené de travail. Qu’à cela ne tienne, j’ai pu comprendre un peu mieux ce qu’était l’autonomie et j’ai pu, légèrement, comprendre les différentes relations entre toutes ces matières que j’étudiais.
Cependant, je suis resté victime de ce que je développais dans la première partie, c’est-à-dire que je savais faire mais je ne comprenais pas, en essence, ce que je faisais. Avec le recul, cela peut s’expliquer de deux façons différentes : je n’avais pas la maturité requise pour correctement appréhender ces connaissances et celles-ci étaient transmises non pas dans un but de contrôle de compréhension mais plutôt de contrôle de connaissance.
Étant maintenant de l’autre côté, je comprends mieux les différentes raisons d’être de ce manque d’efficacité dans l’apprentissage. L’enseignant a la responsabilité de former les étudiants à son domaine, technique ou non. Dès lors, comment montrer à l’administration et prouver au comité d’attribution des diplômes, que les compétences requises ont effectivement été acquises et comment le faire sans discriminer les étudiants ? Forcément, l’évaluation se devra d’être stricte et équitable.
Tel qu’est organisé l’enseignement, le volume horaire d’enseignements (cours, TD, TP, évaluation) est de 30 heures ; y est également inclut les reservations de salles pour un éventuel travail en autonomie, dans le cadre de cours-projet par exemple. À l’issue de ces 30 heures, l’enseignant doit délivrer une note pour dire à l’administration si oui ou non l’étudiant atteint les pré-requis. Premier constat, le volume horaire est faible. Ensuite, selon le type d’unité (tronc commun, option ou spécialité), certains enseignements regroupent plusieurs centaines d’élèves. L’enjeu est alors de proposer une évaluation objective qui tiendra compte des aléas propres à chaque groupe (vacataires différents, maladie, retards) et produire une forme d’égalité des chances.
Évidemment, c’est une tâche perdue d’avance compte tenu du temps limité, cela fait aussi partie de la sélection et l’évaluation devient généralement un simple contrôle de connaissance duquel n’importe quel bachoteur un peu malin pourra se tirer avec les mérites. Ces méthodes d’évaluation n’incitent finalement que très peu à comprendre les notions mises en œuvre, surtout concernant les matières techniques mais constituent finalement un mieux que rien dans un contexte où professeurs comme étudiants ont une marge de manœuvre limitée du fait de la surabondance d’unités d’enseignement.
En comparaison, l’enseignement que j’ai suivi en Suède dans l’université de Chalmers proposait de sélectionner 2 options par période (2 mois) pour un volume d’enseignement de 60 à 80h chacune. Cela représentait donc plus de temps pour approfondir un sujet et moins de sujets à traiter en simultané avec des périodes d’examens bien plus courtes. Cependant un investissement personnel plus important était attendu avec des rendus finaux très complets ou des examens exigeants, impliquant des recherches personnelles sur diverses problématiques. Je n’aurai peut-être pas été capable de suivre cet enseignement en post-bac, j’avais en effet pu suivre déjà 3 ans d’études supérieures auparavant ce qui m’a permis d’adopter de meilleures méthodes de travail. Il n’empêche que je n’ai pas retrouvé de mode d’enseignement équivalent, la fin de mes études en France ayant été principalement tournées vers le format projet avec moins d’enseignements théoriques.
Avec ce que j’ai déjà présenté, on comprend assez facilement que l’objectif de ces deux modes d’enseignement n’est pas le même et correspond à des visions du métier d’ingénieur très différentes. L’un vise à former des couteaux suisses de la technique, pouvant évoluer sur un peu toutes les problématiques techniques en sortie d’école tout en trempant dans le management ; la spécialisation réelle interviendra alors dans le monde professionnel. L’autre semble plutôt vouloir former des experts techniques, rapidement spécialisés et placés en autonomie.
Lorsque je discute de cette situation, on me rappelle souvent qu’on ne peut pas faire confiance aux élèves, qu’ils ne sont pas autonomes, qu’ils reprennent tous le travail des uns et des autres et je ne peux effectivement pas les contredire ; je le faisais moi-même et je l’observe quotidiennement. Mais on en revient au questionnement, qui est apparu le premier ? Si les élèves ne sont pas tentés d’apprendre par eux-mêmes, n’est-ce pas parce que dès les premières années préparatoires, dès le lycée, dès le collège, on les fait évoluer dans un cadre où ils doivent simplement écouter l’enseignant et retranscrire ce qu’il leur a été dit pour obtenir de bonnes notes ?
Le grand saut dans l’autonomie s’effectue alors dans le monde du travail, ce qui est, à mon sens, un comble pour un apprenti ingénieur qui, à défaut de connaître par avance ce qu’on lui demande, doit être capable de développer une compréhension de la problématique dans le but de soumettre une solution. Sinon, ce que l’on cherche à former, ce n’est pas un ingénieur, c’est un exécutant qui saura implémenter des solutions sans maîtriser pour autant sa conception. Ce constat fait fortement écho aux besoins en formations des jeunes ingénieurs, dont j’ai fait parti, et qui n’ont pas toujours la chance de pouvoir évoluer dans une structure qui souhaitera les former en début de carrière. Finalement, il peut être mis en relation avec les quelques statistiques présentés précédemment mettent en valeur le chômage élevé chez les jeunes diplômés, ou bien avec la perception du travail de la Génération Y.